Faire son stage dans le réseau des Paysans de nature pour tisser des ponts entre agriculture et protection de la nature
Depuis plusieurs années, la LPO Vendée co-encadre des stagiaires avec les paysans du réseau Paysans de nature.
L’objectif : montrer aux jeunes qu’être agriculteur peut être une des voies professionnelles de la protection de la nature et parfois susciter de nouvelles vocations.
Nous avons interrogé un ancien stagiaire sur son expérience vécue.
Témoignage d’Axel, stagiaire à la ferme Vachement salée
Axel Coutant, en dernière année de BTS Gestion et Protection de la Nature en 2023, a passé deux mois de stage chez Soizic Cosson et Corentin Barbier au GAEC Vachement Salée, en Vendée, dans le Marais Breton.
Son sujet de stage portait sur le Leste à grands stigmas, une libellule inféodée aux milieux saumâtres, rare en Marais breton.
Les inventaires ont duré un mois entier. Lors des premiers inventaires, Axel était accompagnés par un salarié de la LPO Vendée afin de le guider dans la mise en place du protocole et dans le remplissage de la fiche de terrain.
Cette espèce étant plutôt active le matin, l’après-midi était consacrée aux travaux à la ferme. Au GAEC Vachement Salée il y a sérieusement de quoi faire : des vaches, des chèvres et du sel !
Axel a participé à chacune des activités possibles : de la traite à la transformation du lait en fromages et bien-sûr à la récolte de la fleur de sel sur les marais salants. Pour lui, « c’est hyper agréable d’être dehors et en contact direct avec la faune sauvage, mais aussi avec la biodiversité domestique ».
Il ajoute « Paysans de Nature est une manière de protéger la biodiversité qui est beaucoup plus concrète, en s’affranchissant des moyens traditionnels. On peut avoir une activité économique tout en préservant la biodiversité. On n’utilise pas le milieu juste pour sauver le Leste à Grand Stigma, il y a une activité derrière, la nature n’est pas mise sous-cloche ».
Après avoir rédigé un plan de gestion pour favoriser la présence du Leste à Grand Stigma sur la ferme, des travaux ont été réalisés selon les préconisations d’Axel !
Un ancien marais salant a été réhabilité afin de créer un habitat favorable à l’espèce.
La dynamique de réseau pour se faire un carnet d’adresses
Enfin, le petit plus des stages paysans de nature, c’est la dynamique de réseau : « en Marais Breton, après la journée de boulot on se retrouvait avec les différents stagiaires, pour boire un verre ou faire des sorties naturalistes ».
Il est désormais convaincu que l’agriculture est un moyen d’action pour préserver la biodiversité. S’installer en tant que paysan reste dans un coin de sa tête, mais aussi le travail en association avec en filigrane une thématique liant agriculture et biodiversité.