Appel à mobilisation pour cette consultation publique avant le 26 juillet 2024
Le gouvernement propose de renouveler pour un an la suspension de la chasse au Courlis cendré et à la Barge à queue noire, deux espèces en déclin présente sur le territoire vendéen.
Le réseau LPO, dont la LPO Vendée fait partie, vous invite à soutenir ces 2 projets d’arrêtés ministériels : pour se faire, participez à la consultation publique avant le 26 juillet 2024.
La Barge à queue noire
Avis favorable à la prolongation du moratoire
La LPO Vendée est bien sûr favorable à la prolongation du moratoire (soit l’arrêt de la chasse pour cette espèce).
En raison du déclin prononcé de la Barge à queue noire (Limosa limosa limosa), l’ensemble des pays de la voie de migration s’est engagé dès 2008 dans le plan international d’action de l’AEWA, reconduit en décembre 2018 pour une période de 10 ans, soit jusqu’en 2028, à ne plus ni chasser la sous-espèce continentale, ni la sous-espèce islandaise (L. l.islandica).
Après avoir respecté cet engagement en mettant en œuvre des moratoires de 5 ans entre 2008 et 2018, le gouvernement préfère désormais renouveler chaque année l’interdiction de chasser les barges à queue noire plutôt que d’instaurer une interdiction pérenne garantissant la protection de cette espèce menacée.
Le Courlis cendré
Avis favorable à la prolongation du moratoire
Le Courlis cendré (Numenius arquata) est un limicole très sensible à la chasse, que la France était le dernier pays d’Europe à autoriser. En raison du déclin prononcé de ses effectifs (-43% depuis 1980 en Europe), le plan d’action international pour la conservation des populations européennes recommande depuis 2008 d’appliquer un moratoire sur la chasse du Courlis cendré. La France a mis en place ce moratoire pendant 5 ans avant d’autoriser à nouveau la chasse des courlis sur son territoire maritime dès 2012.
En juillet 2019, le ministère a étendu l’autorisation de chasser les courlis à l’ensemble du territoire national mais en fixant, au nom de la gestion adaptative, un quota de chasse de 6000 courlis pour la saison 2019-2020, ce que la LPO a aussitôt contesté avec succès devant le Conseil d’État.
L’arrêté fut suspendu le 26 août 2019 avant d’être annulé le 17 décembre 2020, confirmant que le quota aurait dû être de zéro individu chassé. Depuis, le gouvernement a décrété un moratoire suspendant la chasse du Courlis cendré, reconduit chaque saison depuis 2020-2021.
L’avis du réseau LPO
Depuis de nombreuses années, le réseau LPO milite pour une protection stricte de ces deux oiseaux quasi-menacés de disparition sur la liste rouge de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).
Notre réseau associatif soutient donc les propositions d’en interdire la chasse sur le territoire national, tout en regrettant qu’il ne s’agisse à nouveau que de suspensions pour une durée d’un an seulement.
A quand une protection durable ?
Chaque été, le réseau LPO doit se mobiliser pour s’assurer que les courlis cendrés et les barges à queue noire ne seront pas chassés au cours de la saison de chasse suivante. Le rétablissement de ces espèces à un niveau démographique suffisant pour éventuellement envisager d’en autoriser à nouveau la chasse reste pourtant hautement improbable à court ou moyen termes, car la dégradation de leurs habitats naturels, principale cause de leur déclin, se poursuit inexorablement.
Il suffirait pourtant à l’Etat français de respecter son engagement pris en 2017 en retirant les espèces d’oiseaux en mauvais état de conservation et inscrites sur la liste rouge de l’UICN, qui sont au nombre de 20, de la liste du gibier chassable en France fixée par l’arrêté ministériel du 26 juin 1987, où figurent 64 oiseaux (triste record d’Europe !).