La Pie-grièche écorcheur

La Pie-grièche écorcheur fait partie des espèces considérées comme emblématique des milieux bocagers « dégradés ». En raison de ses exigences écologiques, elle constitue un bon indicateur de l’état de conservation de ce type de bocage, utilisé comme habitat de prédilection ou de substitution par de nombreuses autres espèces.

Ainsi, la Pie-grièche écorcheur peut être considérée comme une espèce parapluie, les actions de conservation en sa faveur permettent donc de préserver cet habitat et l’ensemble des espèces associées.

Suivi Pie Grièche écorcheur Photo © Bob Aublin
Suivi Pie Grièche écorcheur Photo © Bob Aublin

Par conséquent, le suivi de la Pie-grièche écorcheur mené par la LPO Vendée en 2024 et 2025 permet de répondre à deux objectifs :

  • Evaluer l’état de santé de la population vendéenne ;
  • Evaluer l’état de conservation des bocages « dégradés » en Vendée.

Présentation de l’espèce

Distribution de la Pie-grièche écorcheur

En Vendée, l’espèce est régulièrement présente au sud d’une diagonale « Les Sables-d’Olonne/Pouzauges », les plus grosses densités sont observées dans le sud-ouest et le sud en bordure septentrionale du Marais poitevin (source © Philippe Rouillier, la gorgebleue n°15, enquête PGE 1993-1994).

L’espèces a quatre exigences :

  • La présence d’insectes (alimentation principale)
  • La présence de buissons épineux (pour le nid et les lardoirs)
  • La présence de perchoirs (naturels ou non) pour la chasse et la défense du territoire
  • La présence d’espaces dégagés à proximité pour la chasse

Migratrice transsaharienne, la Pie-grièche écorcheur hiverne au sud et à l’est de l’Afrique (Afrique australe).

En France, elle est absente de la Bretagne, du Nord-Pas-de-Calais et rare voir absente de Normandie. Plus rare en Pays de la Loire, les bastions français se situent dans la Loire, la Bourgogne, la Lorraine, la Franche-Comté et dans les alpages buissonnants des deux Savoies.

Phénologie de la Pie-grièche écorcheur

La migration postnuptiale peut commencer très tôt pour les individus en échec de reproduction, elle bat son plein entre mi-juillet et mi-août. Rare espèce occidentale à avoir une migration orientale, elle migre de nuit et se dirige vers la péninsule Balkanique (même les oiseaux d’Espagne et du Portugal) avant de gagner l’Egypte et de poursuivre sa route vers le continent africain.

La migration prénuptiale débute mi-mars à mi-avril, les individus quittent l’Afrique à partir de l’Ethiopie ou de la Somalie et poursuivent leur trajet vers le nord en remontant la péninsule Arabique avant de passer par le MO puis la Turquie (migration en boucle). Les premiers oiseaux arrivent en France fin avril-début mai (les mâles arrivent généralement les premiers sur les sites de reproduction).

Caractéristiques de la Pie-grièche écorcheur

Pie Grièche écorcheur - Photo © Jean Robert Bariteau
Pie Grièche écorcheur – mâle – Photo © Jean Robert Bariteau

Le mâle : tête et nuque grise, masque noir, manteau marron, croupion gris, dessous blanc lavé de rose, queue blanche avec un « T » noir visible en vol.

Pie grièche écorcheur - femelle - Photo © Christal Robert
Pie grièche écorcheur – femelle – Photo © Christal Robert

La femelle : similaire au mâle, masque brun chaud, manteau et flancs écaillés

Pie Grièche écorcheur -juvénil - 1ère année) - Photo © Christal Robert - LPO Vendée
Pie Grièche écorcheur – juvénile – 1ère année – Photo © Christal Robert – LPO Vendée

Le juvénile de 1ère année : similaire à la femelle, plus nuancé de roux et nettement plus écailleux. Les tertiaires à bout chamois et les barres subterminales chamois.

L’espèce est farouche mais se pose en évidence sur des perchoirs bien exposés (arbustes, piquets, fils…). En alerte, elle agite sa longue queue et pousse des cris d’inquiétude. Elle est territoriale en période de reproduction et niche en couples isolés (mâle très agressif vis-à-vis de ses congénères et cherche les plus hauts perchoirs pour affirmer sa présence). Toutefois, les densités peuvent être relativement élevées dans les habitats les plus favorables (un couple tous les 100 m de haies en prairie et un couple à l’hectare en milieu herbacée buissonnants).

Son chant est un gazouillis aigu, peu audible et rarement entendu, son cri s’entend plus fréquemment, c’est un chuintement court (« chaab » rauque).

L’habitat de la Pie-grièche écorcheur

Les habitats de reproduction présentent toujours les caractéristiques suivantes :

  • Arbustes et buissons épineux pour l’installation d’un nid et la formation de lardoirs (pruneliers, aubépines, églantiers…)
  • Environnement assez ouvert pour la recherche de proies avec un accès au sol facile
  • Des perchoirs pour la recherche de proies et la défense du territoire

Elle fréquente de nombreux habitats intermédiaires : les prairies, les pelouses, les landes, les steppes, les zones agricoles extensives, le bocage, les chaumes et pâturages d’altitude, les bords de routes…

Milieu favorable à la Pie-grièche écorcheur - Photo © Christal Robert
Milieu favorable à la Pie-grièche écorcheur – Photo © Christal Robert

En Pays de la Loire :

  • Les milieux avec prairies permanentes (pâturées ou fauchées) avec des linéaires d’épineux plus ou moins dégradés voire de simples îlots de ronciers ;
  • Les zones bocagères plutôt ouvertes vouées à l’élevage ou à la polyculture pourvue qu’elles soient riches en haies d’épineux plutôt basses ;
  • Les zones à forte déprise agricole avec des prairies maigres pâturées extensivement et surtout des friches buissonnantes (nombreux ronciers).

La Pie-grièche écorcheur apprécie les secteurs bien ensoleillés avec des buisson espacés procurant des perchoirs naturels ou artificiels (1 à 3m de haut) et des zones assez vastes à végétation rase ou même manquante fournissant une ressource alimentaire suffisante (les insectes de taille moyenne à grosse doivent être abondants). Actuellement, les milieux les mieux pourvus en PGE sont les prairies de fauche et/ou de pâture extensives, parfois traversées par des haies mais toujours plus ou moins ponctués de buissons bas (ronces surtout), d’arbres isolés ou d’arbustes divers souvent épineux et de clôtures (barbelés).

L’espèce craint l’homme mais il arrive qu’elle niche à proximité des maisons.

Milieu favorable à la Pie-grièche écorcheur - Photo © Christal Robert
Milieu favorable à la Pie-grièche écorcheur – Photo © Christal Robert

Le suivi et son protocole

Le protocole est issu du Plan National d’Actions Pie-grièche.

100 mailles d’études de 2km sur 2km ont été identifiées en Vendée

Chaque maille est redécoupée en 16 carrés de 500m x 500 m : 8 carrés sont retenus pour réaliser des points d’écoute et d’observations.

2 passages sont à réaliser : 

  • 1er passage : entre le 15 mai et le 15 juin ;
  • 2nd passage : entre le 15 juin et le 15 juillet.

Les carrés d’études qui n’ont pas été suivis lors du printemps 2024, sont à prospecter en 2025.

Pour saisir vos observations directement sur le terrain, vous avez besoin de l’appli Naturalist.

Une documentation vous est proposée pour vous aider à l’utilisation de l’appli et à la saisie pour l’enquête Pie-grièche.

Des rendez-vous pour en savoir plus sur la Pie-grièche écorcheur

La LPO Vendée vous propose plusieurs rendez-vous pour découvrir ce suivi

Pour participer au suivi “Pie-grièche écorcheur”